Netflix a besoin localement de contenus originaux exclusifs

Publié le 11/03/2016

Une étude du CSA du 10 mars 2016 dresse le bilan économique de Netflix. Il en ressort que les abonnements internationaux hors US représentent désormais près de 40%, avec 30 millions d’abonnés. Netflix a investi près de 5,9 millards de dollars dans les contenus (production et acquisition), très loin devant HBO, Amazon et Hulu.

Une étude du CSA du 10 mars 2016 dresse le bilan économique de Netflix. Il en ressort que les abonnements internationaux hors US représentent désormais près de 40%, avec 30 millions d’abonnés.

 

Netflix a investi près de 5,9 millards de dollars dans les contenus (production et acquisition), très loin devant HBO, Amazon et Hulu.

 

Le chiffre d’affaires de Netflix a crû de 23% en 2015 pour s’établir à 6,8 milliards de dollars, mais sa rentabilité a nettement reculé en raison des coûts liés à son développement international.

Pour 2016, le service prévoit la production de 600 heures de programmes originaux (vs. 450 heures en 2015). Cette croissance s’appuie désormais sur de plus en plus de contenus produits localement au potentiel international (« Marseille » va sortir en 2016). Cette politique complète les partenariats classiques qui fournissent catalogues et licences à Netflix.

Le modèle économique de Netflix est de négocier des droits monde, avec exclusivité, et de développer localement des œuvres originales ambitieuses destinées à être distribuées et amorties mondialement via la plateforme.

En France, Canal Play a 613 000 abonnés contre une estimation de 750 000 pour Netflix. Cette résistance du service français témoigne des tensions concurrentielles du secteur. A l’échelle internationale, HBO appuie désormais sa croissance sur le service OTT  (Scandinavie, Colombie et bientôt Espagne) et réoriente donc sa stratégie vers la distribution directe de ses contenus exclusifs.

Cette concurrence peut constituer des opportunités pour la production d’œuvres françaises et européennes mais il est à garder à l’esprit que le régime juridique de Netflix ne l’expose toujours pas à devoir financer le CNC. Sa démarche volontaire ne remplit donc pas encore les conditions d’une politique ambitieuse et vertueuse dans le financement d’œuvres.